Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Bilan 2007-2008 : côté tribunes

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Bilan
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Par conan
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Tout ça pour ça... © kibitz

Un schisme consommé entre les joueurs et leur public et un florilège de tifos plus réussis les uns que les autres. Tels sont les faits principaux de ce bilan 2007-2008 côtés tribunes.

Il s'agit sans doute du fait de la saison : rarement une équipe de Strasbourg n'aura réussi à se mettre à ce point le public de la Meinau à dos. Pourtant, la Meinau a déjà hurlé de colère comme à l'époque Proisy-Le Roy, et le public alsacien a même sombré dans la violence et mit le feu à ses travées à l'annonce du départ du mythique Gilbert Gress. Rien de tout cela cette saison, mais peut-être pire encore : l'indifférence, la résignation, le dégoût face à une bande de gamins trop gâtés qui avaient tout pour rendre son public heureux mais ont tout gâché. Et dire que le record d'abonnés a été battu...

Tout a commencé à Nice par une petite histoire, une simple anecdote sans importance mais qui, à y réfléchir, signifie énormément de choses. A Nice, une cinquantaine de supporters strasbourgeois ont connu milles galères pour venir encourager leur équipe à l'autre bout de la France. Le Racing joue une belle partie, mais perd en toute fin de match. Quelques joueurs bleus applaudissent vaguement le secteur visiteur, la majorité s'en allant directement vers les vestiaires. Un seul joueur s'approche du parcage pour féliciter longuement les fans ayant effectué le long voyage. Ce joueur s'appelle Cédric Kanté. Il porte le maillot de l'OGC Nice depuis deux saisons.

L'anecdote passe quasiment inaperçue à l'époque, d'autant que le Racing joue bien et enflamme la Meinau face à Lens et Auxerre. Rarement un début de saison n'a été aussi réussi. Strasbourg gagne, mieux Strasbourg montre du beau jeu. La Meinau ronronne de plaisir. Elle applaudit même longuement son équipe après la défaite 2-1 face au PSG à l'issue d'un très beau spectacle. Pourtant, à domicile, l'ambiance atteint rarement des sommets. Les chants semblaient en tous les cas bien plus puissants lors de la dernière saison de Ligue 1, en 2005/2006, malgré des résultats purement catastrophiques. Dans le Kop, la césure se fait de plus en plus flagrante entre la partie basse du kop, celle véritablement active et fervente, et la partie haute de plus en plus passive.

A l'automne, le Racing rentre lentement, mais sûrement dans le rang, aligne les 0-0 et commence à prendre la mauvaise habitude de perdre régulièrement à domicile. Quelque chose ne tourne pas rond dans la belle mécanique alsacienne, mais quelques résultats flatteurs font office de trompe-l'oeil. Parmi ces résultats il faut citer la victoire historique à Metz, la première depuis 24 ans sous les yeux d'un parcage visiteur strasbourgeois aux anges qui fêta dignement l'anniversaire de la Horda. Fin septembre, le non match face à Amiens en Coupe de la Ligue dans une Meinau vide passe pour un accident. Il s'agit pourtant d'un avant goût de ce qui attend le public strasbourgeois...

L'hiver arrive, le Racing aligne les prestations d'une faiblesse inquiétante, mais s'en sort plutôt bien en se qualifiant en Coupe de France face à Rouen contre le cours du jeu et en arrachant miraculeusement un point sur le terrain d'un très faible Auxerre. L'inquiétude grandit au fur et à mesure des matchs. Pourtant le Racing rassure en arrachant un bon nul sur le terrain de Lens, ce bon résultat récompensant un déplacement massif des fans strasbourgeois, le club offrant gratuitement le déplacement à ses fans, geste évidemment très apprécié. Ce dernier résultat est l'un des derniers positifs de cette saison. Le Racing chute très lourdement en perdant 3-0 à domicile en Coupe de France face au FC Metz sous la bronca que l'on imagine aisément. Le Kop se montre alors très présomptueux en chambrant par dépit les fans de Metz par des « Messins en L2 ».

Face à St Etienne, une banderole « Honteux » est sortie par les UB90 lors de l'échauffement afin de protester contre le manque d'orgueil de l'équipe lors du dernier derby. Malgré les encouragements nourris lors de cette rencontre, les joueurs n'admettent pas que le Kop puisse déployer une telle banderole et refusent ostensiblement de communier avec lui à la suite de la victoire 3-0 contre les Verts. Le geste est très remarqué par un public qui ne verra à partir de ce moment là que des défaites à la Meinau.

Les deux défaites à domicile qui suivent, mortelles - l'histoire nous l'apprendra par la suite -, sont très durement ressenties. Perdre à domicile successivement face à Sochaux (19e) et une nouvelle fois face à Metz (20e), la Meinau ne l'accepte pas. Tout comme elle n'accepte plus le manque de combativité et de caractère de ces joueurs (une statistique éloquente : le Racing n'a réussi qu'une seule fois de la saison à prendre un point en étant mené). La Meinau ne supporte plus également l'arrogance déplacée de cette équipe. Les joueurs sont attendus par des supporters excédés à la sortie des vestiaires. Yacine Abdessadki les insulte en mettant en doute la vertu de leur maman tandis que Gregory Paisley menace d'en venir aux mains. Les deux épancheront leurs larmes quelques jours plus tard dans les colonnes d'une presse complaisante.

Les défaites s'enchaînent, toutes sur le même schéma. Le Racing fait ses gammes et pose tranquillement son jeu, sans donner le sentiment d'avoir une réaction de révolte et de vouloir se sortir les tripes pour maintenir le club en Ligue 1. Il encaisse un but, et à partir de là, plus rien. L'encéphalogramme est à plat. Lille s'impose en fin de match dans une Meinau qui se vide d'un coup, comme si on avait retiré le bouchon d'un lavabo plein. Contre Monaco, c'est le coup de grâce. Match de la dernière chance face à un adversaire complètement à la rue ces derniers mois et d'une faiblesse affligeante. Le Racing trouve pourtant le moyen de perdre. Les UB90 jettent l'éponge, définitivement pour cette saison. Le bas du Kop est vidé et plus aucune animation vocale n'est organisée par les UB90 jusqu'au terme du calvaire. C'est dans cette atmosphère de fin du monde que le Racing joue ses derniers matchs. Dans une atmosphère tendue dans le Kop, quelques fans tentent de prendre le relais UB90 et de lancer des chants pour pousser le Racing. Cela a vaguement tenu une mi-temps face à Lyon, sans plus...

C'est dans la quasi indifférence générale que la descente est officialisée face à Caen, par une ultime humiliation (1-4). La Meinau, étonnamment bien garnie pour l'occasion, siffle, mais sans plus. Elle n'a même plus envie de se mettre en colère et, à y réfléchir, cela est peut être pire que tout... A noter que les jeunes du clubs, tels que Mamadou Bah, Morgan Schneiderlin, Simon Zenke ou Kévin Gameiro, l'un des très rares titulaires réguliers à n'avoir jamais rien lâché, sont chaleureusement applaudis et intronisés par une Meinau qui a sans doute envie de tourner la page au plus vite et de passer à autre chose...

On se console comme on peut, mais, s'il y a un domaine ou Strasbourg peut se montrer fier de cette saison, il s'agit de celui des tifos. Sur ce point, les UB90, principaux organisateurs de spectacles de la Meinau, méritent un immense coup de chapeau pour leur savoir faire, leur travail, leur imagination ainsi que pour la quantité, la qualité et la variété de leurs animations.

Tout avait pourtant mal commencé avec, pour ouvrir, la saison un tifo volcan d'une laideur insoutenable face à l'OM avec, pour ne rien gâcher, une faute d'orthographe sur la banderole. Les UB90 ne pouvaient tomber plus bas. Ils se sont relevés admirablement, multipliant les animations de qualité et démontrant que le match de Marseille n'était qu'un faux pas.

Parmi les nombreux spectacles proposés à la Meinau, nous attribuerons des mentions spéciales pour la Mosaïque face au PSG, le très joli voile glorifiant l'amitié entre Strasbourg, Karlsruhe et Berlin face à Valenciennes, la spectaculaire fièvre du samedi soir face à Rennes, le voile Prédator face à Nancy, le disque d'or face à St-Etienne, l'originale Game Boy face à Sochaux, encore un voile face à Monaco, sans oublier de très beau tifos drapeaux à Sochaux et Lens. Mais le sommet de la saison fut sans nul doute le magnifique tifo voiles face à Metz, l'un des plus beau jamais vu à la Meinau.

A la vue de la qualité du travail et des animations, Strasbourg constitue sans fausse modestie l'une des plus belle tifoseria de France. Dommage encore une fois que les joueurs n'aient pas jugé nécessaire d'être à la hauteur d'ultras très motivés et d'un public toujours fidèle malgré tant d'années de vaches maigres et d'espoirs déçus...

conan

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  • tenseur Ça ne passera pas chaque année
  • tenseur Notre maintien très probable tiens du miracle, tant le niveau du racing à été souvent décevant
  • titof67 Un joueur à 24 ans voir 26 peux déjà aider mais pas que des jeunes de 19 ans
  • takl +1000 pour le patriarcat
  • takl je vous laisse deviner à quel niveau je place l'instinct
  • takl si déjà on fait les trucs sans réfléchir, autant se laisser guider par l'instinct.
  • takl J'espère qu'on fera surtout avec ni tête
  • takl :)
  • lamazonienbleu Espérons qu'on construise avec cette base et qu il n'y ait pas un énorme chamboulement sans queue ni tête
  • lamazonienbleu Il y aura de nouveaux jeunes, espérons qu ils soient choisis aux bons postes et qu ils soient bons
  • lamazonienbleu Perso les joueurs d expérience je n y crois pas...
  • titof67 Pour moi il faut un joueur d'expérience par ligne. Et un gardien d'au moins 24 ans avec de la bouteille
  • tenseur En effet *
  • tenseur En effer
  • lamazonienbleu Curieux de voir le vrai sens du projet cet été
  • lamazonienbleu Pourtant il y une base de joueurs pour faire une très belle équipe aussi
  • lamazonienbleu Une meinau qui gronde et se vide.... Et tu deviens vite Troyes
  • lamazonienbleu Le départ des derniers vieux, des arrivées de nouveaux gamins sans cohérence sportive
  • lamazonienbleu Faudrait pas grand chose pour que ça s ecroule
  • tempest La chance du racing est qu'actuellement les clubs promus de L2 sont tous plus ou moins des canard boîteux

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