Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'Abécédaire de la saison 2007/2008 (3/4)

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Par matteo
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Grégory Paisley © kibitz

Suite de l'abécédaire, qui se veut l'alpha et l'oméga de la saison. « Oh ! mes gars ne roulent pas en Alfa ! » (Jean-Marc Furlan)

N comme Nuls


Nuls. Navrants. Nazes. Néant. Nocifs. Néfastes. Nihilistes.

La lutte contre la relégation s'est avérée extrêmement curieuse lors de la saison écoulée. Le FC Metz a été très vite décroché et a rapidement su ce qui l'attendait. Le Racing et sa chute inévitable l'ont vite rejoint. Il restait donc une place pour trois prétendants au couperet : le Paris-SG, le RC Lens et le Toulouse FC.
Ces trois clubs en situation très délicate ont rivalisé de nullité, se montrant incapable de profiter des nombreux faux-pas des deux autres et donnant la fâcheuse impression de faire du sur-place. A tel point qu'on se demande pourquoi la LNF n'a pas pris la décision exceptionnelle de reléguer les cinq équipes en Ligue 2, tellement celles-ci paraissent le mériter (ce qui, accessoirement, aurait permis de réduire enfin l'élite à 18 clubs).
Et puis Paris, Lens, Toulouse, Strasbourg et Metz en Ligue 2, ça aurait eu de la gueule, non ? On se serait sûrement frotté les mains du côté de Clermont-Ferrand ou de Tours.
Au final, Paris et Toulouse gagnèrent malgré tout le droit de rester parmi l'élite, et Lens fut le Dindane de la farce.
Le football est vraiment mal fait.


O comme Octobre


Mois inutile, coincé entre les vendanges de septembre et les jours fériés de novembre. Même l'Oktoberfest en a honte et préfère commencer au mois de septembre.

Octobre a pourtant été le mois où le Racing s'est montré le plus brillant, gagnant à Metz et à Lille et tenant en échec le futur vice-champion bordelais : 7 points en 3 parties, soit 2,33 points par match. Le début de saison aura été de très bonne tenue : à la poursuite de cet octobre bleu, c'est le mois d'août qui présente le deuxième meilleur total avec 10 points en 6 rencontres et un ratio de 1,67 point par match. Suivent les mois de janvier (1,25), de décembre et de février (1,00 chacun) qui renvoient à un hiver somme toute correct mais signalent surtout le début d'un inquiétant fléchissement.
La victoire au Mans permet au Racing de marquer 0,75 point par match en mars, soit mieux qu'un mois de septembre pourri (0,67) et qu'un novembre frisquet (0,33).
Sans surprise, on retrouve aux deux dernières place de ce classement inédit et réalisé en exclusivité pour l'abécédaire de la saison les flamboyants mois d'avril et de mai avec leur magnifique total de zéro points marqués, ce qui, même les plus nuls en arithmétique l'auront compris, entraîne de facto une moyenne de points par match égale à la tête de Toto.

En direct du laboratoire des statistiques inutiles, à vous les studios.


P comme Public


«Pour toi, public !» (les joueurs du Racing après le match contre Saint-Etienne)

Le public de la Meinau est à juste titre réputé comme étant l'un des plus difficiles de France. Et ce n'est pas la saison qui vient de se terminer qui va le rabibocher avec ses joueurs.
Tout avait pourtant bien commencé : au coeur de l'été, le Racing enflammait la Meinau et enfumait ses adversaires. Le public alsacien vit alors son équipe beaucoup plus belle qu'elle ne l'était, puisqu'ils se mit à siffler les premières contre-performances de celle-ci (nul face à Lorient et défaite face au Mans et Amiens) alors que le Racing dépassait toutes les espérances initiales en terme de qualité de jeu et de résultats.
La véritable césure intervint lors de l'humiliation face à Metz en Coupe de France. Après la belle victoire contre Saint-Etienne lors du match suivant, les joueurs refusèrent de saluer leurs supporters en raison d'une banderole peu amène brandie dans le quart de virage nord-ouest.
C'est après ce match que la série catastrophique débuta : le public se montra pourtant étonnamment indulgent, sifflant avec parcimonie, donnant l'impression d'être résigné ou indifférent, même à l'issue de ce qui fut probablement le tournant de la saison, à savoir l'incroyable défaite dans le temps additionnel contre Metz. Quelques uns tentèrent tout de même de rappeler les joueurs à leur responsabilités, mais furent sidérés par la suffisance affichée par certains de ces messieurs.
C'est seulement à l'issue du pitoyable match de la dernière chance contre Monaco que l'on entendit les premiers "Furlan, démission !" dégringoler des gradins. La rélégation quasi inéluctable, la saison se termina dans un marasme complet mais tranquille : point de public déchaîné, de manifestations de mauvaise humeur, d'envahissement de terrain ou de soirée grillade avec les disgracieux sièges en plastique de la Meinau. Ginestet en a-t-il conclu que le public strasbourgeois est enfin mûr pour rester tranquillement assis en se goinfrant de RCS-Burgers au Carrefour-Stadium ? C'est pourtant ce qu'il nous prépare...
La cassure entre l'équipe et son public paraît malheureusement profonde. Charge à Jean-Marc Furlan de réduire cette fracture sociale, sans quoi la facture pourrait s'avérer salée le jour où ce public sortira de sa léthargie...


Q comme Quiche


Tarte salée d'origine douteuse et qui vaut son pesant de cholestérol. Ce terme peut également être utilisé pour désigner des joueurs de football particulièrement médiocres.

Je devine aisément la réaction du lecteur moyen en découvrant la présence du mot quiche dans l'abécédaire consacré à son club préféré : « Mécépapossible, après avoir déversé des tonnes de fiel sur notre pauv' équipe de A à P, le voici qui moque encore honteusement nos joueurs en les traitant de quiches ! »
Que nenni. Bien qu'il fut très tentant d'associer le mot quiche à certains de nos plus brillants footballeurs, c'est en raison de ses lointaines origines que celui-ci a été retenu pour illustrer la lettre Q. En effet, qu'évoque avant tout la quiche ? Faites un sondage autour de vous, la réponse sera à une écrasante majorité : la Lorraine.
Qu'il soit donc permis de profiter de la lettre Q pour évoquer ce qui, depuis la disparition dans des souffrances atroces et délectables du FC Mulhouse-Sud-Alsace, nous tient lieu de derby : les matches contre ces clubs incongrus que sont le FC Metz et l'AS Nancy-Lorraine.
Ces derbies alsaco-lorrains furent au nombre de 5 cette saison, et ils ont le mérite de résumer à merveille l'exercice strasbourgeois. En octobre, les Bleus marchent sur l'eau et gagnent à Saint-Symph' (2-1). En décembre, le Racing est solidement installé en milieu de tableau et accroche l'ASNL (0-0). En février, les Strasbourgeois n'y sont pas et laissent les Grenats faire comme chez eux et mettre les pieds sur le canapé (0-3). En mars, la nouvelle et invraisemblable défaite concédée à domicile face à Metz (2-3) marque un tournant et inaugure la spirale infernale de la fin de saison. En mai, la relégation est quasiment acquise et les joueurs strasbourgeois ont plus la tête à leurs futurs contrats qu'à leur match à Nancy (défaite 0-3).
Bilan des derbys 2007-08 : 1 victoire, 1 nul, 3 humiliations. N'en jetez plus. Qui a parlé de fierté ?


R comme Recrues


Jeunes soldats nouvellement incorporés. Si la recrue te ment, c'est que Pierre Ginestet s'est trompé.

Dès que la remontée fut acquise se posa l'angoissante question du recrutement. En effet, l'effectif bâti par Jean-Pierre Papin était loin de donner les meilleures garanties en vue des difficiles joutes de Ligue 1 à venir. Son successeur Jean-Marc Furlan dut composer avec les moyens du bord, en essayant de dénicher la perle rare au tarif le plus attractif. Un an plus tard, la qualité du recrutement strasbourgeois peut être jaugée. Petit tour d'horizon poste par poste.
En défense, Grégory Paisley a pu être considéré comme un élément de base de l'équipe. Il a malheureusement sombré en même temps que ses partenaires. Pierre Ducrocq, arrivé comme joueur de complément, s'est plutôt bien acquitté de sa tâche. On aurait peut-être aimé le voir évoluer également au milieu de terrain après la blessure de Cohade. La déception est venue des arrières latéraux, poste posant des problèmes récurrents au Racing ces dernières saisons : Manuel Dos Santos n'a jamais pu apporter le petit plus attendu sur son côté gauche, et Zoltan Szelesi ne s'est pas montré franchement plus convaincant que les autres joueurs utilisés à droite (Lacour et Ducrocq). Les flancs de la défense alsaciennes attendent toujours les nouveaux José Cobos.
Au poste de milieu de terrain défensif, la grosse satisfaction est venue de Rodrigo, le Brésilien prêté par l'AC Ajaccio. Précieux, rugueux, expérimenté, il aura été l'un des joueurs majeurs de la saison, et son retour vers son club d'origine est un mauvais coup pour le Racing. En milieu offensif, James Fanchone, après des débuts très prometteurs, s'est rapidement transformé en James Fantoche, puis en James Fantôme : une vraie déception, d'autant plus qu'il a laissé entrevoir un réel potentiel.
Les nouveaux attaquants ont été nombreux à arriver en début de saison : là encore, on ne peut pas dire que la réussite ait été totale. Entre un Renteria talentueux mais fantasque, un Alvaro Santos volontaire mais limité et un Mulenga volontairement limité, aucun ne s'est vraiment imposé. On en vient même à regretter la parcimonie avec laquelle Kevin Gameiro a été utilisé par une dernière recrue d'importance, le coach Jean-Marc Furlan. JMF, succédant à JPP, a longtemps cru qu'il remplirait son contrat en obtenant un maintien honorable. C'était sans compter l'effondrement de son équipe et le renoncement de certains joueurs cadres. Et malgré la relégation, le voilà reparti pour un tour à la tête du RCS, avec pour première mission d'assurer un recrutement susceptible de permettre au Racing une remontée immédiate.
Rendez-vous donc en 2009, même endroit, même heure. Avec R comme réussite ou comme ratage ?


S comme Satisfactions


« I can get no satisfaction » (Mick Jagger, supporter du Racing)

Il y en a eu pourtant cette saison, des satisfactions. Si on retiendra principalement l'épilogue amer de l'exercice 2007-08, pourquoi se priver de relever les points positifs qui ont jalonné le parcours des Bleus ?
En vrac : la Meinau pleine contre l'OM, les rudiments de ruque-raque enseignés par l'ami Wason, le sauvetage incroyable d'Abou devant Kahlenberg, les débordements du Mouloungui du début de saison, sa talonnade en mouvement contre Bordeaux, la démission de Guy Roux, la quatrième place au soir de la cinquième journée, les matches le samedi soir, la victoire à Metz, le match énorme de Rodrigo à Lille, les Gospel Kids, les Bleus qui bousculent l'OL à Gerland, l'improbable doublé d'Alvaro contre Rennes, les arrêts de Cassard lors du même match, les victoires 3 à 0, le Real et le Bayern qui viennent superviser Bellaid, les broncas à l'encontre de Pagis, Grosso et Enjimi, la délivrance signée Cohade contre Toulouse, les tifos des UB, la première mi-temps face à Lyon à la Meinau, le but de Zenke à Marseille, le challenge mi-temps entre Oberlauterbach et Hirsingue, le porte-clé collector offert aux abonnés...


T comme Trop


Trop : too much, zu viel, troppo, demasiado, prea mult, teveel, слишком много.

Trop c'est trop ! Il faut se rendre à l'évidence : les deux dernières saisons où le Racing Club de Strasbourg a figuré en Ligue 1 ont été d'une nullité abyssale. En 2005-06, le RCS attend dix-sept (!) journées avant de connaître sa première victoire. Il ne décollera jamais de la zone des relégables. Cette saison, c'est le record historique du nombre de défaites successives qui est atomisé, conduisant le club droit en Ligue 2. Sans compter la saison 2004-05, où les Bleus connurent leur premier succès après dix matches.
Qu'avons-nous fait au Bon Dieu pour mériter ça ? Est-ce trop demander que d'espérer connaître un jour une place bien au chaud dans le ventre mou, en douzième position, confortablement installés entre Auxerre et Lorient ? Il faut croire que oui, puisque la faveur de cette volupté tranquille nous est refusée.
Il faudra une fois encore se rendre dans des endroits improbables où aucun footballeur ne s'est aventuré depuis des lustres pour gagner à la sueur de son front le droit d'être relégués l'année suivante. Et là, c'en est vraiment trop.

matteo

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Stammtisch
  • titof67 Un joueur à 24 ans voir 26 peux déjà aider mais pas que des jeunes de 19 ans
  • takl +1000 pour le patriarcat
  • takl je vous laisse deviner à quel niveau je place l'instinct
  • takl si déjà on fait les trucs sans réfléchir, autant se laisser guider par l'instinct.
  • takl J'espère qu'on fera surtout avec ni tête
  • takl :)
  • lamazonienbleu Espérons qu'on construise avec cette base et qu il n'y ait pas un énorme chamboulement sans queue ni tête
  • lamazonienbleu Il y aura de nouveaux jeunes, espérons qu ils soient choisis aux bons postes et qu ils soient bons
  • lamazonienbleu Perso les joueurs d expérience je n y crois pas...
  • titof67 Pour moi il faut un joueur d'expérience par ligne. Et un gardien d'au moins 24 ans avec de la bouteille
  • tenseur En effet *
  • tenseur En effer
  • lamazonienbleu Curieux de voir le vrai sens du projet cet été
  • lamazonienbleu Pourtant il y une base de joueurs pour faire une très belle équipe aussi
  • lamazonienbleu Une meinau qui gronde et se vide.... Et tu deviens vite Troyes
  • lamazonienbleu Le départ des derniers vieux, des arrivées de nouveaux gamins sans cohérence sportive
  • lamazonienbleu Faudrait pas grand chose pour que ça s ecroule
  • tempest La chance du racing est qu'actuellement les clubs promus de L2 sont tous plus ou moins des canard boîteux
  • arthas Encore un été d'enfer à la Meinau en vue, comme dirait Schilles
  • arthas Sans oublier le chantier qui va commencer à impacter le nombre de places peut-être

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