Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'Abécédaire de la saison 2007/2008 (1/4)

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Par matteo
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Le traditionnel abécédaire de fin de saison est de retour ! Et il n'est pas content.

A comme Abracadabrantesque


Adjectif qualificatif créé par Arthur Rimbaud et remis au goût du jour par un ex-Président de la République qui a fait pschit depuis.

Il y avait également incroyable, effarant, inouï, affligeant, inconcevable, consternant, désastreux, sidérant, stupéfiant. Mais il faut bien toute la verve rimbaldienne pour qualifier le naufrage du bateau ivre strasbourgeois et l'invraisemblable série de 11 défaites d'affilée alignées de la 28ème à la 38ème journée de ce championnat de France de Ligue 1 2007-2008.
Pour bien prendre conscience de l'ampleur de la débâcle, il est impératif d'égrener les 11 stations de ce martyre moderne : défaites contre Metz (2-3), à Bordeaux (0-3), contre Lille (0-1), à Paris (0-1), contre Monaco (0-2), à Valenciennes (0-2), contre Lyon (1-2), à Rennes (0-3), à Nancy (0-3), contre Caen (1-4) et à Marseille (3-4). Soit 11 matches, zéro point, 7 buts marqués et 28 encaissés : tous les records antérieurs, dont certains dataient des Mérovingiens, sont pulvérisés. Il convient de remercier en premier lieu les joueurs, qui par cette série effectivement abracadabrantesque nous ont permis de vivre un moment de football historique qui figurera longtemps sur les tablettes.

Après les Illuminations des premiers matches, une fin de Saison en Enfer : il connaissait le Racing, ce Rimbaud ?

B comme Berezina


Petite rivière tranquille de Russie blanche passée à la postérité grâce à Napoléon sans qu'elle n'ait rien demandé à personne.

La bataille de la Berezina est restée dans l'inconscient national comme l'archétype de la déroute totale. La saison 2007-08 restera dans les mémoires des supporters strasbourgeois comme celui de la débâcle complète.
Le général Furlan aurait pourtant dû voir le coup venir : l'air hagard de ses soldats les plus valeureux, errant sur le champ de bataille comme des âmes en peine, avait inquiété l'ensemble des observateurs. Las ! Le général fut lâché par quelques mercenaires sans foi ni loi qui quittèrent le théâtre des hostilités avant la fin de la bataille. Il est vrai que ces renégats étaient moins intéressés par le sort des grognards qu'ils abandonnaient que par le corps des grognasses qu'ils promenaient dans leur BenzBenzBenz(rezina).
Le combat est maintenant terminé, avec l'issue que l'on sait. Anxieux, le petit caporal Ginestet scrute l'horizon. Il sait que l'opération remontée sera très délicate. Que voit-il pour l'abécédaire 2009 ? A comme Arcole ou W comme Waterloo ?

C comme Cohade


Footballeur né en 1984 à Aubenas (Ardèche) et qui va probablement s'en aller en laissant le Racing dans la dèche.

Comme Franck Sauzée, Renaud Cohade est né à Aubenas. Comme lui, il est un milieu de terrain plutôt défensif. Et tout comme lui encore, il risque fort de n'avoir passé que deux saisons au Racing Club de Strasbourg.
C'est tout sauf une coïncidence : la série calamiteuse – euphémisme – du Racing a correspondu très exactement à la baisse de régime puis à l'absence pour cause de blessure de Renaud Cohade. L'ancien Girondin n'a participé à aucun match de la glorieuse série rappelée plus haut. Les statistiques sont éloquentes : sans Cohade, le Racing plafonne à 0,92 point par match ; avec lui, il tourne à 1,31. Il semblerait bien qu'on ait affaire là une forme aiguë de Cohadépendance. Est-ce grave, docteur ?
L'explication à cet état de fait n'est probablement pas à chercher bien loin : plus que le talent pur de Cohade (qui, s'il est un bon footballeur, n'est pas non plus le Maradona de la Plaine des Bouchers), c'est son profil de récupérateur-relanceur et de catalyseur de jeu, unique dans l'effectif strasbourgeois, doublé – ce qui ne gâche rien – d'un véritable guerrier à l'état d'esprit irréprochable comme on aurait aimé en voir plus cette saison sous le maillot bleu ciel, qui a fait cruellement défaut au Racing après sa blessure.
Puis, comme c'est écrit, il s'en ira vers d'autres cieux plus cléments et plus rémunérateurs. Et sera chaleureusement applaudi à chaque retour à la Meinau, à la manière d'un Olivier Echouafni, en mémoire de ses deux belles saisons alsaciennes pendant lesquelles il aura su conjuguer respect du maillot et professionnalisme irréprochable.

D comme Divas


« Les divas du dancing, corps serrés coeurs glacés, elles gardent de toi un peu de gomina sur le bout de leurs doigts... » (Philippe Cataldo, chanteur oublié)

Un phénomène étrange saisit le monde du football professionnel : accompagnant la croissance exponentielle du salaire moyen du footeux, le nombre de joueurs atteints du syndrome du melon croît de manière inquiétante, au point qu'on en viendrait à regretter l'absence du FC Cavaillon au plus haut niveau. Alors que le comportement de diva capricieuse était naguère réservé à des stars dont les qualités sportives pouvaient l'autoriser, il est aujourd'hui l'apanage de footballeurs extrêmement moyens (certains sachant à peine donner correctement un corner) qui du haut de leurs quelques dizaines de SMIC mensuels se prennent pour les rois du pétrole et se comportent comme tels.
Ce phénomène a frappé de plein fouet le Racing cette saison. Ainsi, tel joueur bien connu pour son état d'esprit altruiste et sa joie de vivre a carrément refusé une convocation de son entraîneur pour un match de championnat. Tel autre, perché dans son 4x4 de marque allemande, a ri au nez des quelques supporters venus le tancer légèrement après une énième prestation indigne. Tel autre encore a voulu en venir aux mains avec ceux-là même sans qui il ne serait rien. Evoquons enfin celui-là, dont la nonchalance et l'absence d'implication n'ont eu d'égales que la légèreté dans la gestion de ses nombreux voyages transatlantiques.
Et pour nous, simples mortels, cochons de payants ? D comme Dégoûtés...

E comme Erreur


« Ma principale erreur cette saison, c'est d'être venu à Strasbourg » (Jean-Marc Furlan, erreur nocturne)

Ainsi, l'erreur est humaine. Cependant, persévérer dans l'erreur est diabolique. C'est pourtant ce que Philippe Ginestet, sous ses apparences très peu méphistophéliques, a décidé de faire en maintenant en place malgré l'échec patent son coach, Jean-Marc Furlan, après que celui-ci a multiplié les errements jusqu'à nous faire de la saison écoulée un véritable film d'erreurs.
Au-delà de l'humour caustique qui teinte sa déclaration désabusée, quelle fut donc la grande erreur de Jean-Marc Furlan ? On pourrait en gloser des heures. Fut-elle de s'être vu trop beau ? Rappelons qu'il a été le seul, dans la douce euphorie de la fin 2007, à rappeler que la saison serait dure jusqu'au bout. Fut-elle de n'avoir pas su gérer les hommes ? On peut effectivement lui reprocher de n'avoir pas donné le coup de gueule salutaire lorsque son équipe s'est liquéfiée. Fut-elle dans ses choix techniques et tactiques ? Si certaines de ses décisions ont pu paraître étranges (on peut évoquer les cas Gameiro, Renteria ou Alvaro), il semble avoir fait pour le mieux avec les moyens du bord, alignant la plupart du temps la meilleure équipe possible.
Qu'a-t-il donc manqué à JMF pour sa première saison strasbourgeoise ? Du temps. Du talent. De l'argent. De l'écoute. De la chance. De l'intuition. De toutes ces choses dont on espère qu'il saura faire preuve pour son second exercice à la tête du club, qui on ose le croire ne sera pas le dernier.

F comme Futur


« On a coutume de dire que la vie est dure, moi je me bats pour le futur, quelle aventure » (Jean-Marc Furlan, coach simple et funky)

Une fois de plus, le Racing Club de Strasbourg est un monceau de gravats fumants qu'il faut déblayer pour entamer une ixième reconstruction. Si le défi est excitant, la régularité de métronome avec laquelle il revient fatigue jusqu'aux plus fidèles des supporters. Ce club est-il condamné, tel un Sisyphe des temps modernes, à pousser un caillou qui retombera toujours de la colline ?
La nouveauté à l'orée de cette saison 2008-09, c'est que le navire repart avec le même timonier. Si ce choix peut paraître étrange au vu des précédents historiques (rappelons que le Titanic ne repartit pas avec le même capitaine) et footballistiques (le maintien d'un entraîneur relégué est contraire à toutes les habitudes), le pari vaut sans doute d'être tenté.
Le futur du club se résume binairement à deux options : remontée ou pas remontée.
Essayons d'y voir plus clair à travers notre boule de cristal :

  • Option n° 1 : glop. Après une belle saison en Ligue 2, le club, sur sa lancée, effectue un recrutement d'envergure et finit champion de France, brisant ainsi la série lyonnaise. De rage, Jean-Michel Aulas et Gilbert Gress se font hara-kiri. Jean-Marc Furlan, en véritable Mourinho girondin, devient la nouvelle coqueluche du football européen. Le président Ginestet présente son projet de construction d'un stade pour 120.000 spectateurs sur la place Kléber. Lionel Messi signe chez les Bleus et déclare : « J'ai toujours rêvé de jouer au Racing Club de Strasbourg ». La SAOS RCS entre en bourse. Le marché strasbourgeois est inondé de briquets à l'effigie de Guillaume Lacour. Dépités, certains supporters montent un club parallèle baptisé Racing Stub de Strasbourg qui démarre en ligue départementale.
  • Option n° 2 : pas glop. Le club subit une véritable saignée et végète deux saisons en Ligue 2 avant d'être relégué pour la première fois de son histoire au troisième niveau national. Jean-Marc Furlan quitte le RCS pour rejoindre l'AS Hazebrouck. Philippe Ginestet revend ses parts au gérant du snack Yilmaz pour l'euro symbolique. Stéphane Dalmat arrive. Le site de la Meinau est cédé à un promoteur immobilier et le Racing loue désormais un terrain chez Evadsport pour ses matches de championnat. Edgar Loué est nommé entraîneur, avec un adjoint nommé Arthur Boka. Le Racing, relégué en CFA 2, remporte six fois de suite les Trophées de la Nuit Strasbourgeoise.

matteo

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Stammtisch
  • matteo Mais je croyais qu'on allait pouvoir garder nos meilleurs joueurs ?
  • titof67 Eux il on pas vendu bizot et Lees melou contrairement à notre keller looser qui vendtout
  • titof67 Exemple de Brest à un bien plus petit budget que nous.
  • titof67 Il faut arrêté de ramener tout à l'argent, il faut recruter inteligement
  • valdestras Déjà 38 buts, sacré journée portes ouvertes!
  • matteo La pépitude, c'est toi, c'est moi...
  • tenseur Oui et allez Rennes contre Metz !
  • racing2009 Le racing ne pourra pas être européen mais toujours en course pour jouer les barrages
  • valdestras J'en ai gros sur la patate aussi mais siffler les joueurs, non.
  • matteo Perso je ne siffle jamais, mais je n'en pense pas moins
  • matteo Les siffleurs sont une minorité, mais ils en ont vraiment ras le cul
  • valdestras @matteo je suis souvent d'accord avec toi, mais je ne comprends pas du tout les siffleurs.
  • matteo Je croyais que cette saison était géniale, on nous aurait menti ?
  • athor Baromètre [lien]
  • tempest En fait, la question n'est pas vraiment le maintien mais plutôt si l'année prochaine sera aussi pénible que cette année !
  • valdestras J'ai cru voir un ersatz de 3 singes chez le buteur?
  • matteo mais bouh les méchants siffleurs, ils n'aiment pas le caviar qu'on leur sert
  • tenseur 3-2 Lyon
  • valdestras 3-2 Lyon
  • matteo ce nouveau non-match aura étonné qqun ici ?

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