La Pologne à l'honneur

WKS Śląsk Wrocław

Le WKS Śląsk Wrocław a vu le jour en 1947, aujourd'hui le club évolue en deuxième division polonaise où il vient de terminer à une décevante 9ème place. En 2005/2006 Wrocław est pourtant proche de retrouver l'élite qu'il a quitté à l'issue de la saison 2001/2002. Entre temps, le WKS a même évolué en D3 durant deux saisons. Mais avant de devenir un club de seconde zone, Wrocklaw a connu également ses heures de gloire. A ce jour, l'apogée du club se situe entre la fin des années 70 et le début des années 80.

C'est en 1977 que le seul titre de champion de Pologne est à mettre à l'actif de Wrocław, une année auparavant le club a remporté sa première coupe de Pologne. En 1987 il réalise le doublé en remportant une deuxième coupe nationale et la supercoupe de Pologne qui est l'équivalent du Trophée des Champions en France. Le Śląsk Wrocław s'illustre aussi à plusieurs reprises sur la scène européenne, en 1975/1976 il se fait éliminer par Liverpool en 8ème de finale de la coupe de l'UEFA après avoir éliminé Göteborg et Anvers. La saison suivante c'est Naples qui stoppe un parcours remarquable dans la même coupe en quart de finale. En 1978 le club polonais est proche de réaliser un exploit en 1/8ème de finale où après avoir ramené un match nul miraculeux de Mönchengladbach (1-1), l'équipe craque dans les cinq minutes du match retour en encaissant deux buts : 2-4.

Une ambiance remarquable dans les tribunes

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Une sombre affaire de corruption

Fin avril 1982, Wrocław est leader du championnat et se déplace pour le compte de la 27ème journée à Łódź son dauphin relégué quatre points derrière. Le Widzew Łódź remporte le match 2-1 et n'a ainsi plus qu'un point de retard. Avant la 30ème et dernière journée, cet écart de un point est maintenu, rien n'est joué pour le titre. Le 9 mai 1982, pour l'ultime match, Łódź se déplace chez un mal classé : Chorzów. Wrocław reçoit une équipe qui se trouve dans le ventre mou du classement et qui n'a plus rien à jouer : le Wisła Cracovie.

A Wrocław, le stade peut approximativement accueillir 15 000 spectateurs – 10 000 aujourd'hui – mais c'est entre 20 000 et 25 000 personnes qui viennent pour ce match décisif qu'on annonce comme une simple formalité. Lors de la première mi-temps, Cracovie laisse venir Wrocław mais joue tout de même son football de contre attaque à fond. Et sur l'un de ces contres, les visiteurs ouvrent à la surprise générale le score sur penalty. Pendant ce temps, Chorzów ouvre le score contre le Widzew Łódź alors que le ballon n'a même pas franchi la ligne, à cet instant Wrocław est champion, même en cas de défaite. Cependant, en deuxième mi-temps Łódź égalise et c'est donc eux les virtuels vainqueurs du championnat. Le Śląsk Wrocław pousse mais doit faire face à une très grande prestation du gardien adverse. A la 83ème minute, les hôtes obtiennent un penalty et ont une occasion inespérée d'égaliser. C'est l'euphorie dans le stade, Tadeusz Pawłowski se charge de le tirer, les spectateurs retiennent leur souffle... sa frappe cadrée est stoppée par le portier de Cracovie, incontestablement l'homme du match.

Wrocław ne reviendra jamais, Łódź conserve son match et devient champion de Pologne, le Śląsk est le malheureux perdant. Quant aux joueurs du Wisla Cracovie, ils fêtent leur victoire à l'hôtel d'une manière excessive. Il s'avère que quelques jours avant le match, Cracovie a accepté de se faire corrompre par le Widzew Łódź, mais aussi par...Wrocław juste avant la rencontre par l'intermédiaire de transactions entre les femmes de joueurs dans... les toilettes du stade. Donc quoi qu'il arrivait, le Wisla Cracovie gagnait une somme considérable.

Pour Pawłowski, les conséquences de ce penalty raté sont non négligeables, il voit notamment son transfert à Lens annuler. La saison suivante, en coupe de l'UEFA, malgré une forme excellente il commence le match contre le CSKA Moscou sur le banc, quand son entraîneur souhaite le faire rentrer, un policier militaire descend de la tribune et... interdit (!) à son coach d'effectuer le remplacement. Son entraîneur lui dira : « Les forces viennent des montagnes, je ne peux pas te faire jouer ».

Le match

Wrocław est en Alsace depuis dix jours avec un groupe de vingt-quatre joueurs dans le cadre d'un stage de préparation. Le club polonais a déjà disputé deux rencontres amicales contre des sélections régionales où il est largement sorti victorieux : 8-0 et 8-1. Leur retour en Pologne est prévu le 16/17 juillet et la reprise du championnat est fixée au 28 juillet, soit une semaine avant les Strasbourgeois. Sur le plan physique, Wrocław est donc à un stade plus avancé que le Racing qui va peaufiner sa préparation dès la semaine prochaine à Munster. Du côté des absences, Andrzej Ignasiak, blessé, est prématurément retourné au pays. Sebastian Dudek et Petr Pokorny sont eux incertains. Même si les joueurs de Jean-Marc Furlan seront une fois de plus très limités physiquement, la qualité de la rencontre de ce soir devrait quand même être un ton supérieur par rapport aux deux premiers matchs de préparation. En atteste les déclarations de celui qui a dirigé la dernière sélection qui a affronté le Śląsk, Christian Ciosek : « ils sont très vifs et déjà très affûtés. C'est une équipe qui joue un football très agréable à regarder et très collectif. Ils jouent en une ou deux touches de balle et passent beaucoup par les côtés. Les joueurs sont assez jeunes et ont envie de faire leurs preuves devant leur entraîneur. »

En attendant l'arrivée d'un attaquant et d'un arrière latéral droit, ce match sera aussi l'occasion pour Jean-Marc Furlan d'effectuer des tests. On peut ainsi penser que le duo Paisley-Strasser sera mis en place en charnière centrale ou encore la paire Gameiro-Fanchone en attaque. Dos Santos, dernière recrue strasbourgeoise, fera également ses premiers pas sous ses nouvelles couleurs, lui qui sera très certainement dans le onze de départ le 4 août. Au Racing, on note aussi quelques absences, Yachir sur le départ est à l'essai à Reims, Abou et Mouloungui sont ménagés. Depuis le match contre Linx, le Racing a aussi enregistré deux départs, Hervé Tum et Jérémy Perbet ont successivement été prêtés à Bursapor et à Angers. Emil Gargorov a quant à lui disparu de la circulation, aux dernières nouvelles il s'est laissé corrompre par le club polonais qui a réalisé que c'était une pièce maîtresse dans le jeu strasbourgeois..

Les groupes

Strasbourg : Cassard, Puydebois, Gurtner - Tritz, Bellaïd, Ekobo, Strasser, Vergerolle, Weber, Paisley, Dos Santos - Abdessadki, Camadini, Gasmi, Johansen, Kantari, Lacour, Schneiderlin - Gameiro, Mathlouthi, Fanchone - 4 jeunes du centre de formation.

Wrocław : Janukiewicz, Kaczmarek – Szewczuk, Sztylka, Wójcik, Wołczek, Mróz, Pokorny, Ostrowski, Rudolf - J. Gancarczyk, Husejko, Rosiński, Wan, Ilków-Gołąb, Socha, Szewczuk, K.Kaczmarek, Dudek – Ulatowski, M. Gancarczyk, Biliński, Biernat.

NDLR : Un grand merci à hyrka pour son aide précieuse.