Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

7 janvier 1978 : Bastia-RCS

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Souvenir/anecdote
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Par conan
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Si le résultat de la 23ème journée du championnat de France 1977/1978 est somme toute anecdotique en lui-même (victoire 3-1 des Corses), cette rencontre mérite toute notre attention du fait du caractère mythique des deux formations.

Une douce euphorie s'était en effet emparée à cette époque du football français, encore bercé des exploits tous frais des Verts en Coupe d'Europe. Les espoirs les plus glorieux naquirent de la brillante qualification d'une séduisante équipe de France pour la Coupe du Monde en Argentine. Un vent de folie soufflait dans notre première division où un Lens mal classé et relégué à la fin de la saison était capable de pulvériser 6-0 la Lazio de Rome en Coupe UEFA. Monaco, néo promu, caracolait en tête du championnat et devint le plus inattendu des champions de France.

Mais la plus grande épopée de cette époque fut sans nulle doute celle du Sporting Club de Bastia. La Coupe d'Europe à Furiani, un cocktail absolument détonnant ! Au premier tour, le redoutable Sporting du Portugal pensait avoir fait le plus dur en ne perdant que 3-2 dans le chaudron de Furiani. Menés 1-0 à quatre minutes de la fin devant 60 000 déchaînés, les Corses revinrent de l'enfer, marquant deux buts. Les Anglais de Newcastle pensaient tenir un excellent 1-1 à Furiani, mais Claude Papi, à la dernière minute, marqua le but d'une courte victoire. Victoire courte, mais suffisante, Bastia devenant le premier club français gagnant en Coupe d'Europe en terre Anglaise. Mais c'est au Stadio Communale de Turin que les Bastiais allaient écrire la plus belle page de l'histoire de leur club. Courts vainqueurs une nouvelle fois à Furiani face à cette terreur du Calcio, Bastia l'emporta 3-2 en Italie devant plus de 15000 Corses ayant effectué le déplacement pour assister à l'exploit de la saison !

Cette équipe de Bastia avait bien fière allure. On peut citer les noms de Charles Orlanducci, le rugueux et emblématique capitaine; Jean-François Larios, un authentique espoir du football français prêté par l'AS Saint Etienne; le buteur Johnny Rep, véritable star du football mondial, un ancien de l'Ajax d'Amsterdam et de la formidable équipe des Pays-Bas de 1974 qui sortait d'une expérience mitigée à Valence et n'était pas encore l'Ange Vert chanté de nos jours par Mickey 3D. A noter aussi la présence de deux joueurs alsaciens dans cette équipe, Marc Weller le gardien de but, et André Burkhard, un ancien joueur du Racing. Mais comment parler du Bastia de 1978 sans évoquer le regretté Claude Papi, un formidable meneur de jeu, véritable icône de toute la Corse ? Convoité par tous les plus grands clubs français, il refusa même un pont d'or du puissant Cosmos de New York du roi Pelé pour rester jouer dans sa Corse natale... Et quel joueur ! Quelle classe ! Seuls des rapports tendus avec Michel Hidalgo et l'avènement de Michel Platini au poste de numéro 10 l'empêchèrent de connaître la gloire qu'il méritait sous le maillot bleu frappé du coq. Tant pis, c'est chez les siens avec le maillot frappé de la tête de Maure qu'il sera reconnu et apprécié à sa juste valeur. La Corse pleure encore son enfant chéri, emporté trop tôt par une crise cardiaque à l'âge de 34 ans...

Telle était l'équipe de Bastia de 1978, sans doute la plus grande de l'histoire de ce club presque centenaire qui allait poursuivre sa glorieuse campagne européenne jusqu'en finale de la Coupe de l'UEFA après avoir pulvérisé 7-2, à Furiani, les Allemands de l'Est du Carl Zeiss Iéna et vaincu de haute lutte les Suisses des Grasshoppers de Zurich en demi finale. Malheureusement, la formidable aventure s'acheva en finale face au PSV des frères Van de Kerkoff. Se noyant sur une pelouse d'Armand Césari détrempée et impraticable lors du match aller, les Corses ne purent résister aux terribles Hollandais qui se montrèrent impitoyables sur leur terrain (victoire 3-0). La déception fut grande, mais Bastia était entré de plein pied dans le panthéon du football français.

Destins croisés ce soir de janvier, cette équipe de légende croisant le chemin d'une autre légende en marche. Le Racing de 1978 est en effet la révélation fracassante de la saison ! Qui aurait pu se douter que cette équipe fraîchement remontée en première division, et composée d'une majorité de joueurs ayant participé à la descente aux enfers de la D2 en 1976, allait semer la terreur dans ce championnat ? Premier match de la saison, Laval est pulvérisé 6-2 à la Meinau. Le FC Metz n'en mène pas beaucoup plus large en encaissant un 5-1 qui fait pâlir d'envie les actuels supporters du Racing. Le Racing de cette époque était une formidable machine, entièrement portée vers l'offensive, entraînée par un ancien joueur du cru, Gilbert Gress dont la presse nationale commençait à découvrir les coups de gueules restés dans les mémoires... 70 buts furent marqués par les Bleus lors de la saison 77/78 ! Il faut dire qu'avec des canonniers de la trempe de Albert Gemmrich, Jacky Vergnes et Francis Piasecki, le Racing était fortement armé sur le plan offensif. Parmi les glorieuses individualités de ce Racing, on pouvait citer le gardien Dominique Dropsy, l'un des meilleurs spécialistes du pays, Raymond Domenech, solide défenseur à la réputation sulfureuse dont Michel Platini disait qu'il était de très loin le meilleur défenseur français, Léonard Specht un formidable stoppeur, René Deutschmann, infatigable milieu de terrain de devoir qui passa plus de 20 ans sous le maillot du Racing et Joël Tanter, un formidable ailier barbu.

Une joyeuse insouciance qui allait faire chavirer toute l'Alsace. Beaucoup considèrent d'ailleurs que si cette équipe avait cru un peu plus en elle, elle aurait pu arracher le titre de champion de France dès 1978. Mais le plus beau restait à venir ! Du 11 février au 14 novembre 1978, le Racing aligna une formidable série d'invincibilité. En tête du championnat 1978/1979 dès la 5éme journée, mais ne parvenant pas à creuser l'écart, il devait subir la pression, tout au long de la saison, de Monaco, mais surtout de Saint-Etienne et de Nantes. Beaucoup prédirent tôt ou tard l'effondrement du Racing, mais faisant preuve d'un courage hors du commun, les Bleus ne lâchèrent rien et remportèrent ce titre historique lors du dernier match à Lyon. C'était il y a 25 ans, mais on en parle encore dans toutes les chaumières alsaciennes...

Si le Bastia-RCS de janvier 1978 ne fut donc pas mémorable (belle victoire des Corses néanmoins), on ne peut que remarquer le fait qu'il opposait deux équipes emblématiques restées dans les coeurs des Alsaciens et des Corses comme les plus grandes formations de l'histoire de leurs régions respectives.

conan

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Stammtisch
  • iron-foot67 Et encore ils peuvent aussi faire une saison blanche cette année
  • iron-foot67 Les seuls qui ont plus ou moins réussi après une saison extra est Lens
  • iron-foot67 Comme la saison dernière avec la saison de Lorient et Clermont il aurait fallu prendre exemple ils disaient
  • bleu2bleu Bravo a Brest
  • tenseur Ça va être dur pour Brest l'année prochaine. Mais incroyable Brest, bravo à eux
  • chrisneudorf Comme nous il y a 2 saisons!On verra sur la durée et surtout saison prochaine avec Coupe d'Europe
  • chris3fr Le changement de dimension, c’est pour Brest
  • iron-foot67 L'équipe 2 par contre est officiellement relégué avec les résultats de hier
  • lafoudre2 Aucun bon pronostic pour la dernière journée, une première pour moi
  • tenseur Ça ne passera pas chaque année
  • tenseur Notre maintien très probable tiens du miracle, tant le niveau du racing à été souvent décevant
  • titof67 Un joueur à 24 ans voir 26 peux déjà aider mais pas que des jeunes de 19 ans
  • takl +1000 pour le patriarcat
  • takl je vous laisse deviner à quel niveau je place l'instinct
  • takl si déjà on fait les trucs sans réfléchir, autant se laisser guider par l'instinct.
  • takl J'espère qu'on fera surtout avec ni tête
  • takl :)
  • lamazonienbleu Espérons qu'on construise avec cette base et qu il n'y ait pas un énorme chamboulement sans queue ni tête
  • lamazonienbleu Il y aura de nouveaux jeunes, espérons qu ils soient choisis aux bons postes et qu ils soient bons
  • lamazonienbleu Perso les joueurs d expérience je n y crois pas...

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