Kévin Gameiro, joueur du mois d'avril

Cela faisait très exactement 14 mois que Kévin Gameiro n'avait pas remporté le titre honorifique de joueur du mois du site racingstub.com. C'était à l'issue d'un mois de février 2006 qui s'était soldé tragiquement pour lui par un choc viril avec le sécateur troyen Blaise Kouassi, lui causant une rupture des ligaments antérieurs croisés, blessure qui demande au bas mot six mois de soins. Quand l'impatience se mêle à la fougue de la jeunesse, cela donne une rentrée trop précoce, des efforts trop importants pour un organisme affaiblit qui ne supporte plus la même charge de travail, et une convalescence qui n'en finit pas de traîner en longueur. Son retour dans l'équipe fin octobre laissa présager de bonnes choses, mais le manque de rythme lié à la très forte concurrence pour les postes en attaque ne lui laissèrent que des bribes de matchs pour s'exprimer, et marquer la première réalisation de sa saison contre Istres.

Il était donc écrit (lorsque l'on croit à la prédestination) que c'est au coeur de ce printemps qu'aurait lieu la véritable renaissance du petit prodige strasbourgeois, soit plus d'un an après sa blessure. Le temps nécessaire sans doute pour retrouver l'intégralité de ses sensations après une ultime contracture. Enfilant les buts comme des perles en CFA, c'est en vertu de la concurrence et de ses prestations à l'entraînement que Jean-Pierre Papin lui redonne sa chance face à Gueugnon. Sa rentrée en cours de deuxième période ne tarde pas à se transformer en coup de maître, Gameiro égalisant en s'y reprenant à deux fois, et change ainsi le cours d'une rencontre mal engagée.
Lors du match suivant, deux minutes de présence sur le terrain lui suffisent à marquer un but plein d'opportunisme, allant voler de la tête un ballon qui semblait promis aux bras de Riou malgré une différence de taille notoire. Un but qui n'est pas sans rappeler son doublé face à Belgrade où il avait su s'élever au dessus d'une charnière centrale dont chaque joueur mesurait 20cm de plus que lui. Question de timing, question de combativité surtout. Une combativité qui est un peu sa marque de fabrique sur le terrain, comme lors de sa bonne prestation à Grenoble, ou son compteur est resté vierge mais en faisant un match plein.

Victime indirecte de la sévère expulsion d'Habib Bellaïd face à Reims qui obligea Papin à le sortir pour stabiliser sa défense au bout d'un quart d'heure alors qu'il avait enfin retrouvé une place dans le onze de départ, il dispute la quasi-intégralité du non-match face à Libourne, ou sa prestation passe tout aussi inaperçue que celle de ses coéquipiers. Mais désormais il est bel et bien de retour et postule jusqu'à la fin de la saison pour une place de titulaire.

Au tableau d'honneur : Eric Mouloungui et Stéphane Cassard

En occupant la seconde marche du podium pour un dixième de point seulement - autant dire un cheveu - Eric Mouloungui confirme par sa régularité qu'il effectue actuellement la meilleure saison de sa jeune carrière, lui qu'on ne pensait plus voir sous les couleurs strasbourgeoises l'été dernier. Buteur à Grenoble puis face à Reims où il a évolué seul devant pendant 50 minutes, il est actuellement le meilleur buteur du club avec 9 réalisations, score tout à fait honorable pour un joueur jouant alternativement au poste de milieu gauche ou d'attaquant. Surtout, il est devenu incontournable dans le dispositif du coach alsacien qui l'a titularisé lors de chacun des cinq matchs de cette période. Placé en pointe, il est le seul joueur à vocation offensive dont la présence est devenue régulière dans le onze de départ. Il semble revenu à son niveau du mois d'octobre qui lui avait valu la récompense de joueur du mois. Intéressant au moment de négocier une prolongation à un contrat qui court jusqu'en juin 2008.

La troisième place méritée de Stéphane Cassard rappelle une fois de plus que le Racing dispose d'un gardien de grande classe, tant sur le terrain que sur le plan humain. Lors de ce mois où il a quand même encaissé 6 buts, un record cette saison, comme le nombre de défaites d'ailleurs, le dernier rempart a pourtant livré des prestations tout à fait honorables, ne pouvant sur les actions qui mènent aux buts pas faire grand chose d'autre que d'aller ramasser le ballon dans les filets, mais sauvant son équipe à de nombreuses reprises comme face à Libourne, ou sans ses interventions la déconvenue aurait pu prendre forme de déculottée. Il est également à créditer d'un match splendide face à Reims où il s'est hissé au niveau d'un collectif en forme de bloc de béton pour préserver le but d'avance. Etant encore en activité, sa canonisation n'est pas prévue dans l'immédiat, mais son hagiographie ne devrait plus tarder à paraître.

Les déceptions du mois

Jean-Christophe Devaux est un type bien. Au club depuis de nombreuses années, cumulant un nombre de matchs dans l'élite tout à fait honorable, il occupe cette année un poste où la concurrence avec Bellaïd ne lui laisse que peu de matchs pour s'exprimer. Ce qu'il fait sans créer de remous. Aligné à trois reprises en avril, ses prestations ont déçu les stubistes, surtout lors de la déconvenue libournaise. Il occupe par conséquent l'antépénultième place du classement mensuel.

Seulement titulaire lors de deux rencontres, Daniel Joao Paulo s'est lui aussi attiré les votes négatifs, venant sanctionner il est vrai des prestations où il ne s'est fait remarquer que par sa discrétion. Loin de son niveau du mois de février, il faut préciser qu'il a évolué sans son compère habituel Hervé Tum avec qui il semblait plus à l'aise.

Quant à la dernière place, c'est sans surprise qu'elle échoit à Yves Deroff, dont la présence dans les flops est une quasi constante qui ne dépend même plus de ses matchs, tant il semble magnétiser les trois petits nuages qui symbolisent la mauvaise note.