RCS - Lille, côté tribunes

Un gros morceau pour le Racing à la Meinau avec la réception de Lille. Hélas, seulement 11200 spectateurs ont fait le déplacement au stade ; pour la L2 c'est bien, pour Lille on peut faire bien mieux... Et faire bien mieux c'est aussi ce que les supporters attendent de leurs joueurs après le match bien tristounet de la Mosson. Rien de mieux pour y croire qu'une bonne brioche, sponsor de la compétition, distribuée gratuitement à l'entrée du stade, pour regonfler le moral. Et c'est tellement bon que certains s'adonnent à un nouveau sport, le Pitch volé, qui consiste à récupérer un maximum de brioches chez les distributeurs de rêve. Mais ce n'est Pasquier le plus important, ce qui nous intéresse c'est le terrain où se trémousse à l'échauffement un écureuil sumotori d'une taille assez inhabituelle avec un maillot rouge. Une légende urbaine fait croire à une banque sponsor de l'événement mais ceux qui ne sont pas dupes ont bien compris qu'il s'agit là d'une campagne de sensibilisation aux ravages de l'alcoolisme chez les animaux de nos forêts tant le sciuridé arboricole titubait.

Pour ce qui est du kop, les deux capos habituels sont absents pour cause de réunion à Paris avec la plupart des groupes ultras français pour faire reconnaître le rôle des associations de supporters et lutter contre la répression dont ils estiment faire l'objet (c'est aussi dans ce contexte que fut sortie la banderole "Supporter n'est pas un crime" en seconde mi-temps). Ainsi, ce sont deux nouveaux capos qui prennent exceptionnellement l'intérim, ce qui n'est pas vraiment des plus faciles mais ils s'en seront au final très bien sortis. Côté visiteurs soyons francs : une vingtaine de supporters nordistes seulement, c'est vraiment plus que décevant quand on sait que c'est un samedi, que Strasbourg n'est pas si loin comparé à toutes les autres destinations et surtout quand on connaît la réussite du club depuis 6 ans...

Au début du match petite incompréhension entre supporters strasbourgeois : vu le temps que mettent les joueurs à donner le coup d'envoi certains se disent qu'il y a une minute de silence si bien qu'une partie du kop s'arrête de chanter et commence un tendu d'écharpes. Mais tout le monde se rend compte du quiproquo, en rigole puis les chants reprennent de plus belle et les fumigènes aussi. Hélas, comme on pouvait le craindre les Lillois marquent rapidement et par deux fois. Le moral prend un sacré coup, l'ambiance aussi. La première mi-temps se termine, les joueurs rentrent aux vestiaires.

C'est alors qu'on aperçoit un truc à poils roux s'activer sur le terrain. Tout le monde croit au retour d'Alex Farnerud mais fort heureusement ce n'est que l'écureuil qui revient comme il peut c'est-à-dire dans un sale état, pour une deuxième tournée générale. Pour sûr, c'est un signe, si lui est parvenu à revenir dans la partie, le Racing va aussi le faire... ce qui se vérifie quand les 22 acteurs reviennent sur le terrain. En effet, les Racingmen sont irrésistibles et commencent à faire douter Lille. Boum ! Gasmi marque de loin, la Meinau jubile ! 10 minutes plus tard re-boum et c'est son compère Gameiro qui remet le couvert. Ça y est Strasbourg est de retour ! Le kop s'enflamme, la Meinau s'embrase et pousse les siens. Mais à la 74ème minute il se murmure que l'écureuil est tombé en coma éthylique dans les vestiaires, mauvais présage... 75ème minute Lille reprend le dessus. Aïe ! Le moral retombe au plus bas mais au vu de la prestation des Strasbourgeois en deuxième mi-temps on se dit que tout est possible, mais à l'évidence les ciel et blancs peinent et on sent que plus rien ne changera.

L'arbitre signale la fin de la partie, les joueurs du Racing sont déçus mais les Lillois se dirigent vite vers eux pour les féliciter. Puis les pros alsaciens s'approchent du kop pour le saluer (y compris JPP qui pourtant boudait les supporters suite à la banderole après Metz). Puydebois est le dernier à venir applaudir les fidèles et est chaleureusement accueilli. Quant aux supporters lillois ils sortent un message « MERCI » à la fin de la rencontre pour célébrer la victoire, à l'évidence plus que prévisible selon eux, de leur équipe.

Dans l'autre camp règne une certaine déception forcément, mais peu de monde aurait pensé voir autant de buts à la Meinau et voir surtout les Racingmen revenir au score après 2-0. Des émotions donc, des joueurs qui peuvent bien jouer, des buts et des brioches à profusion : finalement malgré l'élimination alsacienne et le réalisme déconcertant des Nordistes, la soirée ne fut pas si mauvaise que ça. Sauf peut-être pour l'écureuil dont on n'a toujours aucune nouvelle.