Une victoire, enfin !

Pour une fois, peut être la première fois de la saison, le Racing a pu compter sur la chance. Sans un but digne de vidéo gag, difficile d'imaginer quelle aurait été l'issue de cette triste rencontre. Cette stérilité offensive reste tout de même inquiétante, le destin ne nous offrira sans doute pas à chaque rencontre de tels cadeaux.

Néanmoins, la victoire d'hier soir face à une équipe lilloise, qui possède la curieuse particularité d'être très peu à son aise depuis le début de saison face aux équipes mal classées, ne fut certainement pas usurpée. Le Racing a retrouvé une stabilité défensive, c'est indéniable. Le retour de Fahmi face a ses anciens camarades du LOSC n'a pas affecté cette solidité enfin retrouvée. Si le Racing n'a pas réellement été dangereux offensivement, on ne peut pas dire que le LOSC ait été beaucoup plus en verve dans ce secteur. Même un Drobny, peu en verve hier soir et d'ailleurs remplacé à la mi temps, n'entama pas la sérénité du bloc blanc. Fahmi, un peu fébrile en début de match et Kanté ont rassuré. Le milieu de terrain a fait preuve de beaucoup de courage, à l'image d'un Camadini dont l'expérience a été précieuse et d'un Pontus Farnerud, technicien si fin, capable d'enfiler le bleu de chauffe pour récupérer les ballons et les dégager sur le toit des tribunes de Grimonprez-Jooris en fin de match. Un courage et une belle solidarité qui mirent en échec les velléités lilloises. Et lorsque les joueurs locaux eurent quelques rares belles occasions de but, ils butèrent sur Richard Dutruel, indéniablement l'homme du match et une fois de plus décisif lors de cette rencontre (une bonne habitude qu'il est en train de prendre après une première partie de saison calamiteuse !). C'est d'ailleurs sur un énième enorme sauvetage de Dutruel que la centaine de supporters strasbourgeois présents (UB90, KCB et indépendants) ont pu lâcher un dernier « ouf » de soulagement dans les dernières minutes alors que les Lillois tentaient le tout pour le tout.

Depuis trois matchs, le Racing a troqué les paillettes d'un football champagne devenu inefficace au profit d'un costume bien moins pimpant d'équipe luttant pour sa survie en L1. Deux bonnes prestations à l'extérieur (Bordeaux et Lille) et une courte défaite à domicile dont il n'a pas à rougir face à Lyon, tel est le bilan depuis l'établissement par Antoine Kombouaré de l'état d'urgence. Une solidité défensive retrouvée et un Dutruel apparemment ressuscité ont permit d'obtenir ces résultats encourageants. Il n'en reste pas moins que la stérilité offensive du Racing est préoccupante, avec deux buts marqués en trois matchs (un penalty et un CSC...). Mouloungui et Alex Farnerud sont de purs talents, c'est certain, mais ont-ils à 19 et 20 ans les épaules assez larges pour mener l'attaque d'une formation de L1 ?

Cette victoire est précieuse car le Racing, même s'il possède le calendrier le plus difficile de tous les relégables potentiels, reste le mieux classé au classement et doit être dépassé par quatre équipes pour descendre en L2. Le goal average strasbourgeois (-8) peut d'ailleurs jouer un rôle important dans la lutte du bas de tableau, tant les autres équipes souffrent d'un déficit de buts à leur compteur. L'optimisme (mesuré) au sujet du dénouement de ce championnat est de rigueur. Espérons toutefois que les espoirs nés de cette précieuse victoire survivent au retour d'un certain Ljuboja, cette fois sous le maillot du PSG, à la Meinau...