Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

2003-2004 : Le Racing a tout vu (2/2)

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Par chris68
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Saison ponctuée par le maintien et le départ du capitaine Martins © Karim Chergui

Suite du bilan de la saison 2003-2004 ponctuée par un maintien acquis à l'avant dernière journée.

Début 2004. L'émotion est très forte en ce début d'année 2004 et les esprits sont perturbés à l'heure d'aller affronter l'OM au vélodrome en Coupe de France et Guingamp en championnat. Deux matchs, deux défaites. Le Racing sort un gros match contre l'OM, arrache le nul (1-1) mais tombe aux tirs au but devant un Barthez impérial. En Bretagne, Strasbourg et Guingamp se livrent à une rude bataille. C'est lors de cette rencontre que Ulrich Le Pen commence sa folle révélation en marquant aux cotés de Niang. L'homme qui avoua au micro de Mathieu Dubrulle qu'il ne marquait même pas aux entraînements ne s'imaginait pas qu'il allait devenir le meilleur buteur du club... Après cette défaite (3-2) et le départ de Niang pour la CAN, l'équipe se met à chavirer dangereusement. Les défaites s'accumulent : Auxerre (0-2), Lens (2-1), Sochaux (0-2), le Racing a perdu son fonds de jeu, les jeunes attaquants qui se retrouvent aux commandes de l'attaque (Mouloungui et Alexander Farnerud) ne parviennent pas, à seulement 19 ans à endosser les pleines responsabilités offensives. Pire, Cyril Chapuis se distingue plus pour ses hors jeu, sa nonchalance et son manque d'intérêt général pour la cause du club que pour ses réalisations qui se font attendre. Elles ne viendront jamais, si ce n'est un but de la tête contre Le Mans (3-0). L'attaquant montre très vite un mauvais état d'esprit, ne s'investit pas dans le sort de l'équipe et regagne le banc de touche. Le jeune Dorsin, quant à lui, s'adapte mal au championnat français et disparaît lui aussi des feuilles de match. C'est en ce mois de février terrible que le sauveur du Racing sera celui qu'on attendait en fait le moins. Ulrich Le Pen se met alors à marquer à tour de bras et prend la charge d'encadrer les jeunes. Des gestes techniques parfois surprenants, une réussite maximale, Le Pen aura fait bien plus que d'assurer l'intérim de Niang. Pourtant, le Racing ne va toujours pas mieux en cette fin d'hiver alors que Niang de retour se blesse stupidement à l'entraînement. Malgré des matchs nuls à Nantes (1-1), à Ajaccio (0-0) ou contre Nice (2-2), les défaites sont cuisantes et le jeu frôle parfois le ridicule. Metz (1-0), Marseille (4-0) et Rennes (0-3) font plonger le Racing dans les abysses du classement malgré les retours de Martins et Kanté.

Printemps 2004 et fin de la saison. La perspective d'une éventuelle relégation fait alors son chemin. Mais en ce début avril, les choses changent radicalement. Kombouaré décide (enfin ?) d'abandonner la configuration du début de saison et opte pour une stratégie ultra défensive avec cinq joueurs à vocation défensive. Seuls les joueurs qui s'investissent à fond pour le club sont retenus, exit les Chapuis, Dorsin et Deroff qui se chargeront aux cotés de Salim Arrache d'assurer le maintien de l'équipe CFA. Cette nouvelle politique qui prend le nom « d'opération commando » sauvera le Racing en cette fin de saison et comble de l'ironie, c'est grâce à elle que l'une des plus mauvaises défenses du championnat décrochera le record d'invincibilité ! Les dernières journées sont qualifiées de « finales » par le coach strasbourgeois. Finalement, elles l'ont été, pas seulement pour l'enjeu mais aussi pour la combativité, la solidarité dont ont fait preuve les joueurs et par les matchs intenses et de meilleure qualité qu'a produit ce deuxième nouveau Racing. A Bordeaux, le premier match de l'opération, les Strasbourgeois concèdent le nul dans les dernier instants et encaissent l'un des derniers buts de la saison. Lyon s'imposera à la Meinau (0-1) face à des Alsaciens un peu fébriles. Et puis le Racing fini par s'imposer à Lille (0-1) et enchaîne ensuite trois matchs nuls et vierges. Les matchs contre Paris et Monaco dans une Meinau pleine ont été des matchs intenses où les joueurs se sont montrés héroïques... Le Racing tient ainsi tête à Monaco, finaliste de la Ligue des Champions et qui perd à la Meinau toute chance de remporter le titre de champion de France. Quant à Paris, c'est sous l'émotion que la rencontre s'est disputée, l'émotion de revoir une ancienne idole, un ancien symbole, Danijel Ljuboja... Ces deux 0-0 où le Racing aurait même pu décrocher la victoire ont quasiment assurer son maintien d'autant qu'il enregistre le même résultat à Bastia. Le Racing ne se sauve définitivement que lors de l'avant dernier match à Montpellier qu'il remporte 1-2. Des buts marqués par Fahmi et surtout Pascal Camadini qui, en inscrivant le but du maintien, a montré qu'il savait être là dans les moments difficiles fidèle à son image « d'expérimenté ». Le maintien est fêté sur le terrain de Montpellier. Les supporters strasbourgeois ayant fait le déplacement descendent sur la pelouse et manifestent leur soulagement en compagnie de Marc Keller et Christian Bassila dans une belle convivialité...

Le maintien acquis, le club peut s'intéresser à la nouvelle saison et à l'avenir. Le Racing signe alors un contrat de trois ans avec la société Sportfive de Jean Claude Darmon. Celle-ci est chargée de s'occuper du département commercial et sponsoring du Club. Le président Gindorf déclare lors de la signature : « C'est un jour important pour le Club (...) Nous aurons les bases pour créer un grand club... » Le Racing termine la saison par un match nul 0-0 à la Meinau face à un Toulouse maintenu au terme de la rencontre. Les joueurs saluent le public, dans une ambiance conviviale. Corentin Martins, porté par ses coéquipiers, reçoit une très belle ovation bien méritée de la part d'une Meinau entièrement conquise par ce joueur exceptionnel. Ses dernières paroles au micro de France Bleu Alsace : « Le public aimait ma fidélité (..), la plus grande fierté que je retiens avec le Racing est la Coupe de France, une ambiance magique, avec le tifo des UB90 magnifique sur tout le virage, ils m'ont toujours soutenu et j'ai essayé de faire le maximum... ». La Meinau est en fête, les joueurs distribuent des ballons dans les tribunes et lancent leurs maillots... La saison se termine ainsi, dans la bonne humeur d'une Meinau qui pourra continuer à vibrer en L1 l'an prochain...


Le bilan

La plupart des joueurs ont montré un excellent état d'esprit. Ils ont été solidaires et exemplaires notamment envers le public. Les nouvelles recrues se sont très vite bien intégrées au sein du club à l'exception de Cyril Chapuis et de Mikael Dorsin qu'on ne verra plus en Alsace... Niang, malgré sa blessure, fut à la hauteur de ce qu'on attendait de lui créant même une mini surprise tant il était inconnu avant son arrivée à Strasbourg. La CAN lui aura été pourtant fatale. Martins, malgré ses 35 ans bien tassés a continué d'émerveiller ses fans toujours aussi nombreux. Même si ses capacités à tenir une rencontre entière ont montré leurs limites cette saison, il a toujours su apporter, par son expérience, un plus à l'équipe au niveau du jeu. Il joua là sa dernière saison avec le Racing. Probablement l'un des joueurs les plus emblématique de l'ère moderne du Racing, il sera resté en Alsace près de six années. La défense qui montra de gros signes de faiblesse vit la montée en puissance de Cédric Kanté devenu un véritable pilier de l'équipe. Vaclav Drobny manqua de régularité en alternant le bon et le moins bon notamment sur la fin de la saison. Bassila, Le Pen et Abdessadki ont été les révélations de la saison tandis que les jeunes Mouloungi et Alex Farnerud ont montré qu'ils avaient un immense talent et un formidable potentiel. Pontus Farnerud, dont l'avenir au Racing est toujours incertain, est devenu un pilier de base de Kombouaré, ses qualités de milieu ont fait l'unanimité. Ehret, toujours plein de bonne volonté, n'a pas réussi à retrouver son niveau d'il y a 3-4 ans. Deroff, quant à lui, après un début de saison réussi, a petit à petit quitté l'effectif pro pour rejoindre le groupe CFA, sa motivation étant aléatoire. Pascal Camadini a prouvé qu'on pouvait toujours compter sur lui. Dutruel, après des soucis en début de saison a retrouvé ses qualités au meilleur moment et a fini par retrouver son véritable statut. Malheureusement pour lui et pour le Racing, il souffre de problèmes de dos qui le contraignent à s'éloigner des terrains voire à prendre une retraite anticipée. Un nouveau coup du sort dont le Racing et ses joueurs ont été trop souvent les victimes cette saison. L'équipe 2003-2004 fut en fin de compte et malgré tout pleine de qualités, d'envie et de combativité. Mais elle a surtout connu un manque de réalisme assez incroyable, une certaine naïveté et surtout une énorme baisse de régime après le mois d'octobre et un manque de chance assez frappant.

Les dirigeants ont confirmé leurs bonnes intentions en faisant de la communication avec les supporters une priorité. Ainsi, plusieurs petites manifestations se sont produites entre dirigeants et supporters au cours de la saison (soupe avec les supporters, visite dans le kop et dans les bus des supporters lors des déplacements, ...).

Le public semble, lui aussi, aller dans le bon sens. L'affluence moyenne s'élève à 16 800 spectateurs soit plus de 2000 de plus en moyenne que la saison 2002-2003. La Meinau était remplie à trois reprises (Marseille, Paris et Monaco) et les joueurs livrèrent leurs plus belles prestations lors de ces rencontres à forte affluence. Si la Meinau fut encore assez triste cette saison, le public alsacien montra lors de ces trois matchs au sommet qu'il pouvait répondre présent et donner au stade une autre dimension.

Du point de vue des finances, le club boucle la saison avec un déficit de 2 millions d'€. Le club n'a pu empêcher le départ de Ljuboja mais son transfert rapporte tout de même près de 3 millions d'€. De quoi équilibrer les comptes. Enfin, Adidas, l'équipementier historique du Racing fait son grand retour, le partenariat avec Hummel n'étant pas reconduit...

Finalement, cette saison est une étape supplémentaire qu'a franchi le club, parfois dans la douleur. Tout le monde, joueurs, dirigeants, supporters en sont sortis grandis. Grandis d'une saison pleine de rebondissements, d'émotions. Le maintien est assuré, le Racing termine à la 13ème place, certes le bilan de cette saison n'est guère meilleur que celui de la saison dernière mais, cette fois-ci, le Racing, métamorphosé depuis la reprise du club, a réussi a y mettre du spectacle, des joueurs à l'état d'esprit exemplaire, des dirigeants enfin ouverts et communicatifs. Le Racing peut donc continuer sur cette voie qui semble être la meilleure qu'il a pu suivre depuis longtemps...


Quelques chiffres

Les buteurs :

1) Ulrich Le Pen – 9 buts
2) Mamadou Niang – 9 buts
3) Danijel Ljuboja – 7 buts

https://racingstub.com/graph.php?saison=2003-2004&graph=buts


Matchs joués :

1) Ulrich Le Pen – 36 matchs joués
2) Christian Bassila – 34 matchs joués
3) Yves Deroff – 31 matchs joués

https://racingstub.com/graph.php?saison=2003-2004&graph=matches


Minutes jouées :

1) Christian Bassila – 3041 minutes jouées
2) Ulrich Le Pen – 2840 minutes jouées
3) Pontus Farnerud – 2446 minutes jouées

https://racingstub.com/graph.php?saison=2003-2004&graph=minutes


Meilleures affluences :

1) 27000 : RCS-Marseille
2) 25590 : RCS-Monaco
3) 25385 : RCS-Paris SG


Evolution du classement :

- meilleur classement : 5ème (2ème et 6ème journée)
- pire classement : 15ème (34ème journée)

https://racingstub.com/graph.php?saison=2003-2004&graph=classement


Cartons jaunes :

https://racingstub.com/graph.php?saison=2003-2004&graph=cj


Cartons rouges :

https://racingstub.com/graph.php?saison=2003-2004&graph=cr

chris68

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